Critique de
Eric Chassefière
HAWKING ; Étoile sans origine
Bonjour Daniel,
Je vous remercie pour le beau recueil de Catherine Andrieu, animé de beaucoup de souffle et de sensibilité. La poète habite à merveille l’univers mathématisé de
Hawking, fruit de la pensée de ce « pharaon pensif » qu’est l’astrophysicien, reclus dans son corps infirme, symbolisant pour elle, je suppose, la finitude de la vie humaine confrontée à
l’immensité du cosmos. Cet univers abstrait que son démiurge souffre de ne pouvoir embrasser par les sens, elle l’humanise, lui donne corps et souffle dans un chant d’amour à la vie, à cet homme
capable de penser l’univers dans sa globalité, perdu dans la solitude de sa création, qu’elle tente d’atteindre à travers le temps et la mort. L’alternance entre passages scientifiques et
poétiques est équilibrée, et pour autant que je puisse en juger les énoncés scientifiques sont exacts. On est loin d’une poétisation facile de l’objet astrophysique du simple fait de sa distance
et du mystère que l’éloignement fait planer. Tout se passe à la fois très loin et tout près, on sent la recherche d’une symbiose, par le rêve, par l’amour. Comme quoi il est possible d’écrire de
la poésie sur la science quand celle-ci engage l’humain, et l’exemple de Hawking est sur ce plan particulièrement poignant. Un livre plein d'humanité, qui réconforte. Merci encore pour cet
envoi.
Bien cordialement.
Eric Chassefière