Critique de
Martine Magtyar
Note de lecture
Le Cliquetis des Mâts, Catherine ANDRIEU
Éditions Rafaël de Surtis, oct. 2023
Préface d'André Ughetto
Il y a un lyrisme neuf, des vers libres qui suivent la pensée créatrice démesurée de Catherine Andrieu,
pour notre plus grand plaisir. « De superbes images dont elle détient le secret » écrit André Ughetto dans sa préface. Catherine Andrieu nous entraîne avec elle
mais garde bien à l'abri ses secrets. Ce livre atteint des sommets sans dégringoler. Malgré ce qu'elle écrit : « Tout m'est étrange quand je crois me hisser je dégringole » !
L'auteure est présente dans « le cliquetis des mâts ». Nous cheminons avec elle, « polyamoureuse » au cœur de sa pensée créatrice. Tellement forte qu'elle
partage la jouissance avec les lecteurs et lectrices, dans l'emploi du mot clitoris, caressé afin de sortir le meilleur des notes possible, au piano...
Piano, peinture et poésie concentrent l'existence de l'auteure qui n'a de cesse de créer une ode à la vie, nonobstant ses amours contrariés. Elle vit face à
l'océan avec sa chatte Lune. Le titre « Le Cliquetis des Mâts » nous emmène au port dans le vent léger. (Si le vent est plus fort, la fenêtre est fermée) On entend le cliquetis, on partage grâce
à l'image, les bateaux protégés au port, quand le temps est calme, qui communiquent entre eux par ce balancement dans les hauteurs de leurs mâts. Des voiliers, voiles baissées, un code secret,
singulier : un titre sublime pour cet offertoire à la vie, aux saisons de l'existence,
non sans oublier quelques touches d'humour.
J'ai beaucoup aimé la lecture de ce recueil, où l'on entre délibérément dans l'intime de la poète.
« Mais l'amour n'est pas comme le vent tu es mon arbre,
Bruissant comme une étoile filante, Le souffle divin
Qui caresse ma peau nue. »
Article publié dans le numéro 41 de la revue Phœnix.