Galerie de dessins numériques sur photographie:

 

Corps révélés par leur absence, travail du négatif. Monde bleu, irréalisation qui participe d’un travail de sublimation, de son double trajet: de la photographie à la peinture, de l'érotisme à l’art. 
Baroque du prosaïsme. Ce qui se joue ici est de l’ordre du désir. La chair, pleine, amplifiée, est travaillée par des courants d’énergie qui tracent des rencontres, motifs géométriques d’émotions, nœuds de désir, étrange cartographie d’un corps expressif schizé, morcellé, toujours à la limite de la non-coïncidence avec soi, dont les contours presque se défont et pourtant…

Ce qui est soustrait l’est pour être offert, condition nécessaire de ces corps absentés qui masquent-révèlent, comme autant de poupées gonflables d’exhibition immatérielle faisant signe vers un au-delà, celui de la vie-même, de sa guerre avec les forces qui y sont à l’œuvre, ses arrière-mondes.

La solitude aux chairs-couleurs éclatantes est Femme et ne peut mentir l’existence du Grand Obscur, Grand Absent : l’Autre, qui est, plus que l’homme, l’éclosion-possibilité d’une parole adressée. Bien en-deçà, donc, de l’existence de l’Autre, le seul écho est celui du verre tranchant miroir, de brisure en brisure, d’ek-stase temporelle en extase charnelle, jouissance de corps-trous, traversés de part en part, médiumniques.

L’histoire est celle d’une attente, cheminement vers un ressaisissement bord à bord-ressassement de soi.

L’origine photographique est image du réel comme support d’un tracé simple de couleur qui ignore la logique d’un logiciel de retouche, économie de moyens d’un tel travail où ce qui se joue se joue toujours-déjà « ailleurs ».

 

(Catherine Andrieu)

 

Visite