L'adieu à Daniel Brochard 

 

Daniel, tu étais bien trop pur pour ce monde. Ton talent précoce et ton incapacité fondamentale à t’habituer à quoi que ce fût, ont fait de toi un homme seul. Tu menais d’abord un combat effroyable contre la schizophrénie qui te tuait peu à peu et te servait d’argument pour dire que tu étais « différent », comme s’il avait fallu t’excuser d’exister. Tu disais que tu étais mort à ce monde à l’âge de dix-sept ans. De cet âge tu avais gardé la révolte et le souffle, quand nous tous étions des adultes sans utopie. Tu laisses derrière toi la beauté de ta peinture et la douleur de ta poésie. A présent je prie le vent que tu vives libre dans le ciel des oiseaux et des comètes. Ton amour était bien trop pur pour ce monde. 

 

Catherine Andrieu